Mois : octobre 2018

Limoges

Zurich

Début octobre, beau moment sur une place de Zurich, après la projection.
Petit bal avec Fibonanschi.
Souvenir ému d’une spectatrice qui va bientôt fêter ses 100 ans, que vous pouvez voir danser sur la troisième vidéo.

Tulle

Nous étions nombreux à Tulle, aprés la projection, à tester si la dalle du Cinéma Véo était assez solide pour résister à des  danseurs de bourrée à 3 temps.

Défi relevé.
En beauté.

Un immense  Merci à Sylvestre Nonique Desvergnes pour ces  photos.
Magnifiques.
Comme toujours.

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Le grand Bal

C’est l’histoire d’un bal. D’un grand bal. Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps. Ça tourne, ça rit, ça virevolte, ça pleure, ça chante. Et la vie pulse.

Lussas

Le 25 aout 2018, nous avons fêté les 30 ans des états généraux du documentaire à Lussas.

Lussas, c’est mon berceau.
C’est mon école.
J’y ai étudié en 2004/2005, à l’école du doc, dans le master de réalisation documentaire de création.
Le symbole était très fort pour moi.
Jean-Marie Barbe ( sans qui ce festival ne serait pas) et moi avons ouvert le bal, avant la projection, accompagnés par toue l’équipe.

Le film est né un peu là bas aussi : c’est dans ce champ où nous avons dansé que j’ai parlé pour la première fois de mon envie de faire ce film à Jean-Marie Gigon, mon producteur, l’ange-gardien du film.

Nous étions 1500 à assister à la projection, assis dans l’herbe, devant le tout nouveau batiment d’Ardèche Images, l’Imaginaïre.
C’était fou.
Beaucoup d’amis avait fait le déplacement, j’étais entourée de beaucoup de gens que j’aime, ou avec qui je travaille, ou avec qui j’ai étudié. Beaucoup de collègues aussi, la  grande famille du documentaire était là.

C’était la première fois que le film était projeté en version sous-titrée. Mon ami Stéphane, qui est Sourd et qui interprète un chant-signe dans le film était là. Heureusement, car nous étions tellement nombreux, que le son avait du mal à atteindre tout le monde, surtout sur les côtés.

Puis le générique de fin a commencé à défiler…
et l’écran a commencé à se dégonfler…
De la musique derrière l’écran a commencé à venir à nos oreilles.
L’écran s’est effondré, révélant des musiciens, sur une scéne devant un grand parquet ( qui se révélera bien trop petit par la suite) et une buvette enguirlandée. Les spectateurs se sont levés et se sont lentement dirigés vers le bal qui commençait.

Et là c’est devenu encore plus fou.
Jamais vu un parquet aussi plein à craquer, et ça dansait quand même.
Sur la scéne, il y avait mon autre famille, celle des musiciens du Grand bal, qu’on avait vu pour la plupart à l’écran quelques minutes avant.
Adama Diop et Jean Laurent Cayzac, de Tukki BUkki, Los Cinc Jaus avec Arnaud Bibonne à la cornemuse, Lucien Pillot à la viele, et Florent Paulet à l’Accordéon Diatonique. Et la délicate No&mi et son diato.

Le parquet tremblait encore à 5h du matin.
La buvette n’a pas désemplit.
Je crois que c’est ce qu’on appelle un fête.

Festival de Gindou

Au mois de juillet, j’aime aller à un de mes festivals chouchous. C’est Gindou.
Ça rime.

A Gindou, on regarde des films, des documentaires, des fictions, des longs et des courts. Marie Virgo et Sébastien Lasserre nous concoctent toujours une programmation aux petits oignons.

Et puis le plein air de Gindou, c’est toujours mémorable. Parce que voir son film projeté sous  le ciel étoilé du Lot, devant des centaines de spectateurs confortablement installés dans l’amphithéâtre, sur leurs petits coussins, tous les regards portés dans la même direction, c’est d’une beauté inégalée.

Cette année, et avec ce film, c’était encore plus paticulier.

Parce que pour la première fois, de manière aussi synchrone, les musiciens sont sortis de l’écran pendant le générique, et les spectateurs sont devenus les personnages du film. Magique.
Comme si nous avons aboli la frontière entre l’écran et le réel.

Ci dessus, photos de Nelly Blaya

Photos de Lise Clavier.

 

Photos de Frederic Caray

 

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La fièvre du Jeudi soir

Vibrant docu sur les fans de danse folkloriques, le grand bal a transformé avant-hier la plage Macé en parquet ciré pour festivaliers au bout du rouleau, et redonné du sens à nos errances cannoises.

« J’ai fait le Portugais hier, je vais au Grec ce matin. » « J’ai dormi 12 heures en quatre jours, c’est mieux que l’an dernier. » « Super cette séance, mais pas facile de s’en remettre. » Des petites phrases qui ressemblent à celles qu’on s’échange chaque jour sur la Croisette. Sauf qu’elles sont prononcées par d’autres festivaliers endurants, au Grand Bal de l’Europe où se retrouvent depuis trois décennies les masos de la mazurka, les barjos de la bourrée et les tordus de la tarentelle. Dans cette grande fiction méta qu’est le Festival de Cannes, où chaque signe finit par être interprété comme un message personnel, la projection de ce docu sensoriel, au Cinéma de la Plage, avait la saveur d’un bilan d’expérience à deux jours du retour au réel. Parce que c’est un film sur un festival projeté dans un festival du film, mais aussi – surtout – parce que la réalisatrice Lætitia Carton y dit beaucoup de choses essentielles sur la force du rituel et le besoin de jouissance collective. Ces gens qui dansent sans s’arrêter, de l’aube à l’évanouissement, en quête de sens et de transe, c’est nous, ici, maintenant. Leurs joies, leurs doutes, leurs fatigues et leurs passions ont la même substance que les nôtres. À la fin du générique, quand les musiciens du film ont envahi la scène et que la plage s’est transformée en parquet de danse trad’, tout s’est éclairé d’un coup. Les babos en sarouel tenaient les starlettes en robe du soir par la main, les distributeurs jetaient leurs chaussures en l’air et des journalistes ennemis se réconciliaient dans un rondeau en couple.
On comprenait enfin ce qu’on était venu foutre ici, une fois de plus. Ensemble et humains malgré tout.
Michaël Patin