Le 25 aout 2018, nous avons fêté les 30 ans des états généraux du documentaire à Lussas.
Lussas, c’est mon berceau.
C’est mon école.
J’y ai étudié en 2004/2005, à l’école du doc, dans le master de réalisation documentaire de création.
Le symbole était très fort pour moi.
Jean-Marie Barbe ( sans qui ce festival ne serait pas) et moi avons ouvert le bal, avant la projection, accompagnés par toue l’équipe.
Le film est né un peu là bas aussi : c’est dans ce champ où nous avons dansé que j’ai parlé pour la première fois de mon envie de faire ce film à Jean-Marie Gigon, mon producteur, l’ange-gardien du film.
Nous étions 1500 à assister à la projection, assis dans l’herbe, devant le tout nouveau batiment d’Ardèche Images, l’Imaginaïre.
C’était fou.
Beaucoup d’amis avait fait le déplacement, j’étais entourée de beaucoup de gens que j’aime, ou avec qui je travaille, ou avec qui j’ai étudié. Beaucoup de collègues aussi, la grande famille du documentaire était là.
C’était la première fois que le film était projeté en version sous-titrée. Mon ami Stéphane, qui est Sourd et qui interprète un chant-signe dans le film était là. Heureusement, car nous étions tellement nombreux, que le son avait du mal à atteindre tout le monde, surtout sur les côtés.
Puis le générique de fin a commencé à défiler…
et l’écran a commencé à se dégonfler…
De la musique derrière l’écran a commencé à venir à nos oreilles.
L’écran s’est effondré, révélant des musiciens, sur une scéne devant un grand parquet ( qui se révélera bien trop petit par la suite) et une buvette enguirlandée. Les spectateurs se sont levés et se sont lentement dirigés vers le bal qui commençait.
Et là c’est devenu encore plus fou.
Jamais vu un parquet aussi plein à craquer, et ça dansait quand même.
Sur la scéne, il y avait mon autre famille, celle des musiciens du Grand bal, qu’on avait vu pour la plupart à l’écran quelques minutes avant.
Adama Diop et Jean Laurent Cayzac, de Tukki BUkki, Los Cinc Jaus avec Arnaud Bibonne à la cornemuse, Lucien Pillot à la viele, et Florent Paulet à l’Accordéon Diatonique. Et la délicate No&mi et son diato.
Le parquet tremblait encore à 5h du matin.
La buvette n’a pas désemplit.
Je crois que c’est ce qu’on appelle un fête.